• Inventaire des lépidoptères de La Réunion Novembre 2016

     

                                             MISSION ILE DE LA REUNION NOVEMBRE 2016

     Inventaire des lépidoptères de La Réunion Novembre 2016

                                                                             Forêt terre plate cirque de Salazie

                                                                 

                                                                                      

    A/ INTRODUCTION :

     

    La mission sur l'île de la Réunion concerna les lépidoptères diurnes.

    Elle se déroula du 7 au 17 novembre 2016 et fut effectuée par LAURENT Nathalie et Olivier.

    L'étude des nocturnes, non prévue au départ, fut quand même tentée mais avec si peu de résultats que je n'en parlerai pas dans ce rapport. En effet, la première chasse nocturne à Hell bourg dans un biotope semblant très favorable dut être rapidement interrompue par une pluie fine et continue apparaissant dès le début de nuit. Les 4 autres prévues sur les hauts de Saint Pierre furent abandonnées du fait de nuits excessivement claires (très grosse pleine lune et lieu parasité par les luminaires environnent).

    Le piégeage à fruits fermentés n'attira quand à lui que henotosia narcissus borbonica.

    Nous avions axé la mission sur les régions montagneuses de l’île. C'est ainsi que sur les 9 jours pleins du séjour, 5 inventaires furent effectués en zone montagneuse, 3 dans le cirque de Salazie, 1 dans le cirque de Cilaos et 1 sur les flans du piton de la fournaise (2632m).

    Les 4 autres inventaires intéressaient :

    -1 la zone ouest

    -1 la zone est ( inventaire avorté car pluie toute la journée)

    -2 la zone sud

    La météo ne fut pas toujours clémente et malgré des températures très agréables et même très chaudes en particulier au sud, d'assez nombreuses pluies perturbèrent nos observations. La lune fut forte et pleine en fin de séjour.

     

     

    B/ INVENTAIRE :

     

    Je reprendrai pour l'inventaire la liste de MARTIRE et ROCHAS de leur remarquable ouvrage sur les papillons de la Réunion.

     

    1/ PAPILIONIDAE

    -papilio phorbanta : non vu

    -papilio demodocus : présent, nombre restreint, zone ouest et sud plutôt en milieu semi urbain.

     

    2/ PIERIDAE

     

    -catopsilia thauruma: présent, nombre restreint, zone de basse altitude ouest et sud.

    -catopsilia florella :présent, nombre plus élevé que le précédent, zone de basse altitude ouest et sud mais aussi un exemplaire dans le village de Cilaos dans le cirque du même nom.

    -eurema floricula ceres :bien représenté, zone ouest, sud et dans le cirque de Salazie jusqu'à environ 1000m d'altitude.

    -eurema brigitta pulchella : non vu

     

    3/ DANAINAE

     

    -euploea goudotii:bien représenté, vu au sein du village de Hell bourg (cirque de Salazie) , 1 individu au sommet du piton d'Enchaing (1650m). Lépidoptère observé plutôt en altitude.

    -danus chrysippus aegyptius :peu vu, zone ouest, sud et cirque de Salazie.

    -danus plexippus plexippus : non vu.

     

    4/ NYMPHALINAE

     

    -antanartia borbonica borbonica :non vu

    -salamis augustina augustina : non vu

    -neptis dumetorum : présent, nombre restreint, zone ouest et sud, cirque de Salazie avec un individu au sommet du piton d'Enchaing (1650m).

    -junonia rhadama : vu un seul exemplaire zone ouest

    -vanessa cardui : vu un seul exemplaire volant au dessus de la plaine volcanique autour du volcan de la fournaise à environ 2300m d'altitude !.

    -phalanta phalanta aethiopica : vu, nombre assez restreint, zone sud et surtout ouest, basse altitude

    -hypolimnas misippus :non vu

     

    5 / SATYRINAE

     

    -melanitis leda helena: non vu bizarrement car lépidoptère décrit comme courant ( peut être heure de vol du papillon ne correspondant pas à nos heures de sortie sur le terrain).

    -henotosia narcissus borbonica : très nombreux, vu partout surtout en zone montagneuse jusqu'à 1800m.

     

    6/ LYCANEIDAE

     

    Inventaire des lépidoptères de La Réunion Novembre 2016

     

    -deudorix antalus:non vu

    -lampides boeticus : nombreux, vu partout jusqu'à 1000m , surtout dans les zones sud et ouest.

    -chilades pandava : vu, nombre restreint, surtout en zone sud à basse altitude

    -leptotes pirithous : vu, nombre restreint, zones sud et ouest, cirque de Salazie.

    -cacyreus darius : non vu

    -zizeeria knysna : vu, assez nombreux, zones sud et ouest, cirque de Salazie

    -zizina antanossa : vu, nombre très restreint, zone sud

    -zizula hylax :vu, nombre restreint, zone sud

    -leptomyrina phidias : vu, assez nombreux, cirque de Salazie (bizarrement que des femelles)

     

    Note à propos de leptomyrina phidias :

    Dans son ouvrage, Dominique MARTIRE écrit je le cite « cette espèce ….est rarissime voir absente, une confusion ayant pu être commise avec l'île Maurice ».

    Ayant vu de nombreux spécimens dans le cirque de Salazie et en ayant capturés quelque uns, je suis entré en relation avec Dominique MARTIRE lui faisant part de mes observations sur la présence de cette espèce (très facile à déterminer avec ses ocelles face dorsale des ailes supérieures).

    Voici sa réponse « quand j'ai fait le livre sur la Réunion, j'ai pensé que leptomyrina phidias avait été signalé par erreur à la Réunion. Curieusement, en 2013, on a assisté à une explosion de cette espèce, qui est même devenue le lycène dominant de la Réunion. Mais il ne faut pas s’étonner car une des particularité de la Réunion est qu'une espèce très commune peut disparaître pendant des années avant de réapparaître sans que l'on sache pourquoi ! »

    Je fus bien sûr très déçu ayant cru avoir fait là une découverte notable. Cela montre qu 'il faut bien se renseigner auprès des naturalistes locaux avant de faire paraître une soit disant trouvaille et se méfier parfois de la littérature, même récente, les évolutions pouvant être très rapides.

     

    7/ HESPERIIDAE

     

    -coeliades ernesti:non vu

    -coeliades forestan forestan : vu, un seul exemplaire, zone sud

    -eagris sabadius sabadius : vu, qq exemplaires, zones sud et ouest

    -borbo borbonica borbonica :vu, un seul exemplaire, cirque de Salazie

    -parnara naso bigutta :non vu

     

    En conclusion, malgré beaucoup de temps passé sur le terrain, le nombre de lépidoptères vus fut très faible, mis à part les lycènes. J'ai souvent eu la sensation d'un désert lépidoptérique dans de nombreuses zones. Certaines espèces ne furent aperçues que par un seul ou deux exemplaires. J'ai trouvé les zones montagneuses très décevantes mis à par peut être le piton d'Enchaing dans le cirque de Salazie.

    J'ai quand même pu observé 21 des 32 espèces diurnes de l'île ce qui correspond aux 2/3.

     

    Au niveau de la faune, nous avons rencontré plusieurs fois des tangues (sorte de hérisson local, natif de Madagascar), de nombreux oiseaux (dont le fameux paille-en-queue le long du littoral et la tourterelle-pays en ville mais un seul rapace (j'ai ramené 2 superbes nids de tisserands qui étaient tombés au sol), aucuns reptiles ! (à part le margouillat de la famille des Geckonides fréquent autour des maisons), la grosse araignée noire appelée « babouk » dans un gîte et la néphile (nephila inaurata) le long d'un sentier .

    Pour les insectes, pas vu de coléoptères(mis à par une importante concentration de dytiques dans un petit cours d'eau aux anciens thermes de Hell bourg), une seule libellules, pratiquement aucuns diptères, juste qq moustiques épars au sud, bref comme pour les lépidoptères , le désert. D'ailleurs, pas de bruits en forêt.

     

    Inventaire des lépidoptères de La Réunion Novembre 2016

                                              Nids de Tisserands

     

    Inventaire des lépidoptères de La Réunion Novembre 2016

                                             Tangue

     

    Au niveau de la flore au contraire, exubérance est le terme qui convient avec beaucoup d'écosystèmes variés. Les bégonia sont des buissons, les lantanas de véritables arbres, les bambous des géants.Les hibiscus nombreux présentent beaucoup de couleurs différentes. Les filaos,le long du littoral, déposent des brindilles en épais tapis et les fougères arborescentes sont impressionnantes.

    Ci dessous pour le plaisir quelques photos de végétaux ( je pourrai en présenter une multitude mais ce n'est pas le but premier de ce rapport).

     

     

    Cliquer sur l'image pour agrandir 

     

     

    Inventaire des lépidoptères de La Réunion Novembre 2016 

     

    Inventaire des lépidoptères de La Réunion Novembre 2016

     

     

    Inventaire des lépidoptères de La Réunion Novembre 2016

     

      

    Inventaire des lépidoptères de La Réunion Novembre 2016

     

     

     

    C/ CONCLUSION

     

    Globalement, la Réunion nous ait apparu comme très pauvre en lépidoptères diurnes. Comparativement, la faune de la métropole me paraît beaucoup plus riche tant en quantité qu'en diversité. C'est probablement au niveau des zones montagneuses que nous fûmes le plus déçu (peut être l’absence de prairies fleuries d'altitude comme dans les Pyrénées par exemple en demeure l'explication). Ce n'est bien sur pas en seulement 10 jours de prospections que l'on peut avoir une idée précise mais quand même...

    Monsieur MARTIRE, à qui j'ai envoyé ce rapport pour avoir son avis, m'a gentiment répondu en me faisant remarquer que le mois de novembre n'était pas le plus favorable et que seules des connaissances approfondies des espèces et de leur biotope pouvait permettre de meilleurs observations. Je retiens bien sûr ses pertinentes remarques, mais garde, peut être à tord, un sentiment de peuplement faible en rhopalocères, en particulier en quantité globale observée sur cette période de l'année, malgré des biotopes très diversifiés prospectés.

    A défaut des lépidoptéristes, la Réunion me semble être un véritable paradis pour les botanistes avec une profusion de fleurs et de plantes toutes plus belles et extraordinaires les unes que les autres. Il paraît même des plus étrange que cette diversité de plantes et fleurs ne soit pas accompagnée d'insectes plus nombreux, malgré le fait que beaucoup de celles ci aient été amenées par l'homme et ne soient pas endémiques de l'île. Il semble assez vraisemblable qu'avec le développement croissant des échanges à notre époque, la faune lépidoptérique de l'île s'enrichira de nouvelles espèces.